vendredi 21 février 2020

6295 - temporisation

Sherman britannique à Florence, aout 1944
… parce qu’il ne dispose plus de troupes de montagne aguerries capables d’affronter directement la Ligne Gothique au Nord de Florence, Alexander décide donc de changer son fusil d’épaule, ou plus exactement de contourner le problème, en attaquant depuis l’Adriatique en direction de Rimini.

Mais bien que frappée du sceau du bon sens, cette décision crée aussitôt un autre problème,… puisque, faute de réserves disponibles, pareille attaque n'est possible qu'à la condition de renvoyer maintenant vers l'Est le gros de cette 8ème Armée qu’on avait précisément fait venir de l’Adriatique en avril afin de faire participer à Diadem (!), un redéploiement qui, à l’évidence prendra plusieurs jours,… et permettra aux Allemands d’améliorer encore leurs positions défensives !

En lançant une offensive à l’Est, le commandement allié espère en tout cas contraindre Kesselring à expédier lui-même des renforts vers l’Adriatique, ce qui affaiblirait alors son front occidental et le rendrait plus vulnérable à une attaque de la 5ème Armée dirigée vers Bologne.

Reste néanmoins à savoir si cette 5ème Armée, qui a perdu pas moins de sept divisions expérimentées (!), et en particulier celles du CEF, sera en mesure de relever le défi avec l’aide du 13ème Corps britannique, seule composante de la 8ème Armée non concernée par ce retour à l’Est.

Pour l’heure, et dans l’attente de l’offensive britannique vers Rimini, la dite 5ème se contente pour sa part de camper sur ses positions.

Le matériel et les hommes sont, il est vrai, épuisés, et le plan de bataille d’Alexander implique de toute manière de lancer une attaque quasi-simultanée des deux côtés de la Péninsule.

Mais en agissant de la sorte, on donne une fois de plus à l’ennemi le temps de se ressaisir,... et à l’automne celui de se rapprocher jour après jour…

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