lundi 18 novembre 2019

6210 - la "France qui se bat"

… au début de 1944, avec son territoire métropolitain entièrement aux mains des Allemands depuis novembre 1942, la "France qui se bat" se compose pour l’essentiel de soldats originaires des colonies et protectorats d’Algérie, du Maroc, du Tunisie mais aussi du Sénégal et de  différents territoires d’Afrique noire

Mais qu’ils soient issus de "l’Armée d’Afrique" ou alors de la "Coloniale" (1), ces combattants et leurs chefs ne sont pas - et c’est bien le moins qu’on puisse en dire - des "gaullistes de la première heure" : longtemps fidèles à Pétain, puis à Giraud, ils ne se sont finalement ralliées à De Gaulle que par défaut ou plus exactement contraints et forcés par les aléas de la guerre et les événements politiques du moment.

Si l'encadrement, et une partie de la troupe, est composée d'Européens, l'essentiel des effectifs est cependant indigène et - il faut bien le dire aussi - trop souvent méprisé et utilisé comme simple chair à canon, dont la perte ne chagrine pas grand-monde et certainement pas les État-majors occidentaux.

Et lorsque capturés, les tirailleurs sénégalais, goumiers marocains ou spahis algérien, considérés comme par l'Allemagne comme Untermenschen à peine supérieurs aux Juifs, sont loin de bénéficier du traitement que la Wehrmacht accorde en principe aux prisonniers de guerre occidentaux, ce qui, dans l'éternelle logique du cercle vicieux, explique aussi pourquoi eux-mêmes ne font que rarement grâce aux soldats allemands désireux de se rendre...

(1) "La Coloniale" désigne normalement toutes les unités militaires issues des différentes colonies françaises d’outre-mer, à l’exception de celles d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, qui relèvent quant à elles de l’"Armée d’Afrique""

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