mercredi 22 mai 2019

6030 - l'incroyable disparition

Dernière nuit d'évacuation à Suvla, à la lueur des dépôts incendiés
… Suvla, 19 décembre 1915

A partir de la nuit du 15 au 16 décembre, commence donc, sur la plage de Suvla, le rembarquement, aussi discret que possible du corps expéditionnaire mais aussi des animaux de bât, du matériel, des munitions et même des pièces d’artillerie suffisamment compactes et mobiles pour être déplacées et chargées facilement sur les chalands.

Sur la ligne de Front, à seulement quelques centaines de mètres des positions ottomanes, un nombre de plus en plus réduit de soldats s’efforce pour sa part de donner le change et de maintenir, durant la journée, le même volume d’activités que les jours précédents

Au matin du 19 décembre, le succès est tel qu’il ne reste plus guère que 800 hommes sur toute l’étendue de la tête-de-pont : totalement mystifiés, mais également figés dans leurs tranchées par le froid et la neige, les Ottomans ne se sont rendus compte de rien !

Et puisqu’il en est ainsi, pourquoi ne pas tenter de sauver également ces 800 hommes qui, dans le plan d’évacuation initial, étaient considérés comme sacrifiables et dès lors condamnés à devenir prisonniers de guerre ?

A la tombée de la nuit, les canons encore présents sur place ouvrent donc un feu d’enfer, avant d’être relayés par ceux des navires qui croisent au large. Les hommes piègent leurs tranchées, brûlent les dépôts, font sauter les pièces, puis se précipitent vers la plage car les Ottomans, enfin sortis de leur torpeur, se doutent cette fois de quelque chose et ont même commencé à sortir de leurs propres tranchées pour enquêter.

Mais les mines disposées ici et là les gênent terriblement dans leur progression, et ce n’est donc que peu avant l’aube qu’ils parviennent finalement à la plage, où ils ne peuvent que constater l’incroyable…

… le corps expéditionnaire allié au complet, soit quelque 80 000 hommes, a totalement disparu !

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