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| Les deux têtes-de-ponts, à la fin de l'automne 1915 |
Dit autrement, si on ne se décide pas à évacuer rapidement les troupes encore présentes dans la Péninsule, celles-ci vont tout bonnement s’effondrer d’elles-mêmes !
Or il se fait que l’ouverture du nouveau Front ouvert en Thessalonique, non contente d’être devenue prioritaire, se déroule - mais qui s’en étonnerait encore - beaucoup moins bien que prévu, et exige même d'importants renforts de troupes !
Faute de pouvoir prélever un seul homme sur le Front Ouest, pourquoi ne pas employer ceux qui dépérissent si inutilement à Gallipoli,... à condition, évidement, de réussir à les faire sortir de leurs tranchées avant qu'ils ne succombent tous au froid, aux maladies, aux obus ottomans,... ou au pur et simple découragement.
Le 17 novembre, Kitchener demande donc à Monro de jouer le rôle du Liquidateur, qui se chargera en quelque sorte de solder une fois pour toutes les comptes de la Bataille des Dardanelles, en préparant une évacuation des troupes qui devra néanmoins être autorisée par les gouvernements français et britanniques, ce que Kitchener - non sans raison - se fait fort d'obtenir.
Et de fait, dans les deux capitales, et grâce à l'attaque de la Bulgarie contre l'allié serbe, ce que tout le monde considérait comme totalement inacceptable il y a quelques semaines encore est devenu tout à fait justifiable : si on se retire de Gallipoli, ce n’est nullement parce qu’on est vaincu mais bien, tout simplement, parce qu’on se voit maintenant obligé de voler au secours de la Serbie !
Le tour de passe-passe effectué, et la couleuvre avalée, reste néanmoins à réussir l'essentiel : exfiltrer des dizaines de milliers d’hommes sans trop de casse et sous les yeux - et les canons ! - des soldats ottomans...
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