dimanche 19 mai 2019

6027 - intenable

La tête-de-pont Anzac-Suvla, à l'automne 1915
… 12 novembre 1915

Mais pour des raisons politiques, Kitchener est loin d’être aussi enthousiaste, ce pourquoi débarque-t-il lui-même à Gallipoli le 12 novembre afin de visiter les deux têtes-de-ponts (1)

Et comme Monro avant lui, Kitchener ne peut que constater que les quelques kilomètres carrés conquis au prix de tant de morts sont bel et bien intenables !

Les tueries de masse y ont certes cessé, mais que ce soit dans la zone ANZAC-Suvla ou dans celle du  Cap Helles, les snipers et le pilonnage de l’artillerie ottomane - qui ne pourra que s’intensifier suite à l’entrée en guerre de la Bulgarie ! - prélèvent régulièrement leur lot de victimes

A cela s’ajoutent les maladies, que la venue de l’automne, et la présence des centaines de cadavres qui n’ont pu être retirés du terrain et enterrés, rendent omniprésentes.

Les virus et bactéries ne prennent certes parti pour aucun des deux camps en particulier, mais, pour les raisons déjà évoquées, touchent davantage les soldats alliés qui, pour ajouter encore à leur malheur, doivent à présent composer avec une pluie qui transforme les tranchées en cloaques infects et, bientôt, avec le froid, qui ne manquera pas de provoquer d’innombrables engelures.

Chaque jour, des centaines (!) de soldats malades ou blessés doivent être soignés et souvent évacués vers un navire-hôpital, voire même sur Lemnos ou Alexandrie, et, c’est particulièrement le cas des troupes coloniales qui, sans surprise, supportent très mal les conditions automnales…

(1) le seul résultat des attaques du mois d'aout avait finalement consisté à réunir, sur une étroite bande de terre le long de la Mer Égée, la zone de débarquement ANZAC à celle de Suvla

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