lundi 25 mars 2019

5972 - achtung minen !

Les défenses ottomanes. Notez, en 11, les mines déposées devant Eren Köy
… mais si l’on fait grise mine à Londres et à Paris, on commence sérieusement à y croire à Constantinople, mais aussi à Berlin !

Sur le terrain, en tout cas, chacun fait ce qu’il peut pour réparer les dommages causés par les bombardements et renforcer les défenses, et c’est particulièrement vrai de von Sanders, qui se démène comme un beau diable pour acheminer vers Kilid-Bahr et Tchanak-Kaleh  tous les canons et obusiers de campagne sur lesquels il peut mettre la main, mais aussi sur les mines dérivantes qu’il tenait jusque-là en réserve, et que le courant, qui filtre de la Mer de Marmara jusqu’à la Mer Égée, poussera inévitablement sur les bâtiments franco-britanniques.

En observant les évolutions de ces derniers, les Ottomans ont également constaté que ceux-ci, après avoir bombardé les forts, abattaient systématiquement sur tribord et la Baie d’Eren Köy afin de quitter le goulet et regagner la Mer Égée pour se réapprovisionner en obus et en charbon.

Dans une bataille, il n’y a rien de pire qu’un comportement répétitif, ce pourquoi, dans la nuit du 8 au 9 mars, le petit Nusret (1) - autre gracieuseté de la célèbre famille Krupp - est discrètement venu mouiller une trentaine de mines devant cette baie, des mines qui, nonchalance britannique oblige, sont demeurées inaperçues, contrairement à celles, bien connues, que les Ottomans, depuis des semaines, n’ont cessé de placer et de remplacer devant leurs forts.

Que Français et Britanniques viennent à lancer une attaque massive, et l’un ou l’autre de leurs bâtiments, en s’en retournant vers le large, aura toutes les chances d’en frapper une…

(1) mis en service en 1913, le Nusret est un mouilleur de mines de 400 tonnes construit au chantier naval Germania (Friedrich Krupp Germaniawerft) de Kiel

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