mardi 22 janvier 2019

5810 - comment en est-on est arrivé là

... mais qu'il s'agisse de Gallipoli ou de la 1ère G.M. dans son ensemble, le plus difficile pour le lecteur contemporain, et pour l'auteur de ces lignes (!), est d'appréhender correctement le contexte de l'époque, la mentalité des monarques et politiciens qui ont poussé à la guerre, celle des généraux et amiraux qui l'ont organisée et commandée et, in fine, celle des soldats et marins qui l'ont menée sur le terrain avec, au début du moins, un enthousiasme qui nous semble aujourd'hui parfaitement incompréhensible.

Pour décrire Gallipoli, pour décrire la 1ère G.M., il faut d'abord arriver à saisir comment on en est arrivé là,... ce qui n'a rien de franchement évident.

Si, comme on l'affirme souvent, la Deuxième Guerre mondiale plonge bel et ses racines dans la Première, elle est aussi, et surtout, largement et directement imputable à l'ambition dévorante et en vérité monomaniaque de trois dictateurs, Hitler, Tojo et, quoique dans une moindre mesure, Mussolini qui, une fois rendus au Pouvoir, ne vécurent pour ainsi dire plus que dans l'idée d'offrir à leur pays respectif un espace vital conquis au détriment de leurs voisins

Mais comment appliquer pareil schéma à un conflit qui vit des monarchies très autocratiques s'allier, ou au contraire s'opposer, au gré des alliances et des circonstances, à des monarchies déjà largement constitutionnelles ainsi qu'à des régimes qui n'avaient souvent de "démocraties" que le nom ? 

Comment expliquer que la cause officielle de cette première guerre mondiale - l'assassinat de l'Archiduc François-Ferdinand à Sarajevo - ne fut invoquée que bien après l'événement qui, lorsqu'il survint, passa pour ainsi dire inaperçu dans le monde entier ? 

Comment expliquer qu'au lendemain de cette Grande Guerre de quatre ans, qu'on n'hésitait pas alors à qualifier de dernière des guerres, personne ne s'entendait - ni ne s'entend encore un siècle plus tard (!) - sur le nom des coupables ni sur la responsabilité  exacte des uns et des autres ?

Et comment expliquer que le seul sentiment qui prédomine encore aujourd'hui est celui d'un formidable et extraordinairement inutile gâchis,... à l'image exacte de la Bataille de Gallipoli elle-même ?

1 commentaire:

omen999 a dit...

le "charme" de la responsabilité collective est qu'elle se répartit entre les différents intervenants et se dilue harmonieusement entre eux.
au printemps 14, toutes les puissances européennes avaient une sourde envie d'en mettre une à leur ennemi historique et, par une ironie dont l'histoire a le secret, sans doute la moins belliqueuse d'entre elles (l'empire austro-hongrois) est aussi celle qui morflera le plus.