jeudi 15 novembre 2018

5742 - ne pas trop s'exposer

L'Illustrious, attaqué par la Luftwaffe, en janvier 1941
… bien avant le 20 mai, le commandant-en-chef des forces britanniques en Méditerranée, l’amiral Andrew Cunningham, avait dit et répété que la Royal Navy ferait l’impossible pour interdire tout débarquement dans l’île, et ni Wavell ni Churchill n’en avait douté une seconde : depuis le début de la guerre, la Marine italienne n’était pour ainsi dire pas sortie de ses ports, et n’avait jamais fait preuve d’un grand talent ni d’un ardent désir de se battre dans les rares affrontements où elle avait consenti à prendre part.

Mais en ce printemps de 1941, ce ne sont plus les Italiens, mais bien les Allemands, qui représentent la principale menace, non pas du fait de leur marine - inexistante à l’exception d’une poignée de sous-marins - mais bien en raison de l’omniprésence dans le ciel d’une Luftwaffe contre laquelle même les plus gros cuirassés britanniques sont aujourd’hui tristement démunis.

La Royal Navy dispose bien de quelques porte-avions, mais ceux-ci sont beaucoup trop rares et trop précieux pour s’aventurer au large de la Crète, c-à-d à proximité immédiate des terrains allemands de Grèce continentale.

Et quand bien même se risquerait-elle à les exposer que leurs fort médiocres avions embarqués (1) se feraient de toute manière immanquablement décimer par les Messerschmitt bien avant d’avoir pu s’en prendre à un quelconque navire de débarquement !

Pour minimiser les risques, et néanmoins tenir ses engagements, Cunningham a donc décidé de scinder ses forces en deux : la force principale, porte-avions et cuirassés, se maintiendra à bonne distance des côtes afin de parer une sortie - aussi improbable soit-elle - de la Regia Marina, tandis qu'une force rapide, uniquement composée de destroyers et de croiseurs légers, se faufilera quant à elle entre la Grèce et la Crète pour y débusquer d'éventuels navires de débarquement

Voilà pour la théorie...

(1) bien qu'ayant inventé le porte-avions à la fin de 1ère, et l'avoir employé avec succès dès le début de la 2ème, les Britanniques ne disposeront jamais d'avions embarqués capables d'affronter leurs adversaires terrestres, et devront finalement s'en remettre aux Américains pour enfin disposer d'appareils performants

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