lundi 15 octobre 2018

5711 - la crainte des pertes

Junkers 52 crashé en Hollande : il y en eut beaucoup d'autres...
... mais la résistance et le scepticisme d'Hitler trouvent aussi un large écho au sein de la Wehrmacht, qui accepte mal ces nouveaux rivaux relevant directement de la Luftwaffe et non d'elle-même.

S'ils ne vont évidemment pas jusqu'à souhaiter l'échec total de Merkur, nombre de hauts gradés de l'Armée de Terre s'accommoderaient finalement bien mieux d'un bilan en demi-teinte et se traduisant par de lourdes pertes que d'un éclatant succès qui remettrait en cause leur prééminence dans la conduite de la guerre.

Et même au sein de la Luftwaffe, l'enthousiasme de Student est loin d'être partagé par tous, et en particulier par Wolfram von Richthofen, cousin du défunt et célèbre "Baron Rouge"

A la tête du VIIIème Corps Aérien, Richtoffen accepte en effet fort mal de devoir exposer ses propres et déjà trop rares appareils d'appui (1) dans une opération à laquelle il ne croit guère.

Mais c'est dans le domaine du transport que ses craintes sont les plus vives : pour  acheminer quelque 20 000 hommes en Crète par parachute ou par planeur, Merkur va en effet exiger plus de 500 trimoteurs Junkers 52 (1), un avion certes robuste mais irrémédiablement démodé, et dont la production ne suffit déjà plus depuis longtemps à compenser les pertes... et notamment celles encourues en Hollande l'année précédente... pour le compte de Student !

(1) pour l'appui, le VIIIème Corps aérien dispose de quelque 570  bombardiers Ju-87 et -88, Do-17, et He-111 et chasseurs Me-109 et -110
(2) en 14 ans, soit de 1931 à 1945, le Junkers 52, sera produit à quelque 4 400 exemplaires. Par comparaison, l’avion de transport américain le plus directement comparable, encore que de performances largement supérieures, le Douglas DC3/C47 sera fabriqué à plus de 11 000 exemplaires entre 1936 et 1945

1 commentaire:

Unknown a dit...

Je vous remercie pour votre blog et je vous salue pour tout le travail que vous abbattez, bonne continuation .