mardi 19 juin 2018

5593 - non coupable !

Nimitz, King et Halsey
... car au bout du compte, Nimitz, et au-delà de lui l'amiral King, décide plutôt de ne rien faire, et donc de laisser Halsey à son commandement, en l'exonérant de toute faute.

Mieux encore : toutes les demandes d'enquête qui vont suivre seront systématiquement rejetées, et les notes d'analyse de la Bataille navale de Leyte réécrites lorsque jugées trop critiques à l'égard de Halsey

Pour comprendre cette mansuétude, quatre explications au moins peuvent être avancées :

* Contrairement à Spruance, et à Nimitz lui-même, Halsey, avec sa grande gueule et ses mauvaises manières, est immensément populaire, non seulement parmi la troupe, mais aussi dans l'opinion publique. Pour la Marine, constamment à la lutte avec l'Armée pour les honneurs, les compétences... et les crédits (!), c'est le meilleur porte-étendard, et même le seul à pouvoir rivaliser sur ce chapitre avec Douglas MacArthur.

* Nimitz n'a jamais oublié qu'en janvier 1942, alors "parachuté" à la tête de la Flotte du Pacifique après le désastre de Pearl Harbor, il s'était retrouvé confronté à un État-major hostile, celui de l'amiral Kimmel, tout juste limogé par Roosevelt, et que, de cet État-major, Halsey était un des rares, sinon le seul, non seulement à lui avoir directement et spontanément offert tout son appui, mais aussi et surtout, avoir rendu l'espoir, et la volonté de vaincre, à une Flotte qui en avait dramatiquement besoin

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