mardi 1 mai 2018

5544 - the wrong men at the wrong places at the wrong times

Halsey : hanté par le Temps qui passe, victime de sa propre image
… en cet été de 1944, et comme le soulignent fort justement ses biographes, Halsey est hanté par le Temps qui passe, mais aussi victime de sa propre image longuement forgée par la Presse : celle d’un "Bull", d’un taureau, qui, même en situation de faiblesse, et sans considération des risques encourus, se précipite sur l’ennemi dès qu’il l’aperçoit

De fait, si Halsey avait été à Saïpan, "à la place de Spruance", aucun Américain, qu’il soit militaire ou civil, n’aurait compris, ni accepté, qu’il se comporte "avec retenue" et "fasse preuve de prudence", en ordonnant à Mitscher et à ses porte-avions, d’abord de demeurer près de Saïpan, puis d’y revenir au plus vite, au cas où la Flotte japonaise qu’il avait repéré n’aurait en définitive constitué qu’un leurre destiné à masquer l'arrivée d'une autre Flotte, quant à elle désireuse de s'en prendre aux plages de débarquement.

De Halsey, on se serait au contraire attendu, et on aurait même exigé, qu’il dicte à Mitscher l’ordre de courir à l’ennemi aussi rapidement que possible et avec tous les moyens à sa disposition, ce qui, rétrospectivement,... était d’ailleurs la chose à faire !

En définitive, et comme nous allons le voir, le drame, mais aussi la merveilleuse ironie de la chose, c’est qu’à Saïpan puis à Leyte, Spruance et Halsey se soient précisément retrouvés chacun leur tour à l’endroit et dans les circonstances qui leur convenaient le moins,... mais qui auraient le mieux convenu à l’autre !

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