mardi 20 février 2018

5474 - bientôt kamikazes...

Le Kamikaze : l'évolution ultime du pilote japonais
… et là où les Américains auront toujours les moyens d'entraîner leurs recrues loin du Front, et de retirer de ce même Front des pilotes expérimentés et capables de servir d'instructeurs, les pilotes japonais seront précipités dans la bataille bien trop vite.

Et comme on ne pourra pas non plus se passer au Front des pilotes les plus aguerris, ceux-ci continueront de se battre jusqu'à l'épuisement, ou la mort, sans pouvoir transmettre leur expérience aux plus jeunes !

Dans la plus pure logique du cercle vicieux, et à mesure que la situation militaire empirera, la qualité des nouveaux pilotes nippons diminuera,... aggravant du même coup la situation militaire !

Comme le résumera un pilote japonais "en octobre 1942 [donc juste avant la Bataille des Iles Santa Cruz], nos équipages de bombardiers en piqué venaient de terminer un ultime cycle d'entraînement au Japon (...) contre le navire-cible Settsu (...) Ces tests avaient montré que des scores de neuf coups au but sur neuf piqués étaient chose courante. Dans les mêmes conditions d'attaque [sur le même navire, en juin 1944] le nombre de coups au but dépassa alors rarement un pour neuf piqués. Il était impossible pour nos jeunes sortant tout droit des écoles d'acquérir en quelques semaines, voire quelques jours, le niveau que leurs aînés avaient mis des années à atteindre"

"Le 7 décembre 1941, les commandants du groupe aériens totalisaient environ 2 000 heures de vol, les plus jeunes 1 500",
reconnaîtra pour sa part le célèbre as Minora Genda. "A titre de comparaison, la moyenne des pilotes du 343e Kokutai, en 1945, totalisaient 400 heures de vol. Les plus jeunes de mes hommes n'en avaient que 150. Cette unité était alors considérée comme une unité d'élite".

(...) "J'en perdis 100 en cinq mois de combat. A cette époque, le Japon n'avait plus les moyens d'offrir à ses aviateurs un entraînement sérieux. (...) Il nous restait bien quelques vétérans qui, comme moi, totalisaient 3 000 heures de vol, mais ces hommes d'exception ne totalisaient que 5% de l'effectif global"


A peine capables de décoller et d'atterrir, ces oisillons représenteront alors bien plus un fardeau qu'un atout pour ces quelques rares vétérans à qui l'on demandera non seulement de continuer à combattre, mais aussi de le faire en formant "sur le tas" des jeunes dont ils savent qu'ils n'ont de toute manière que quelques jours à vivre...

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