mercredi 31 janvier 2018

5454 - des pertes irremplaçables

A Midway, la Marine impériale perdit en une seule journée tout son avantage sur l'US Navy
… il y a un avant et un après Midway, comme il y aura un avant et un après Stalingrad.

Sur le papier, la Marine impériale fait encore bonne figure : elle a certes perdu quatre porte-avions, sans même parler de celui tombé en Mer de Corail un mois auparavant, mais elle en possède encore six dans le Pacifique alors que sa rivale américaine n’en aligne plus que trois.

Et avec la prochaine entrée en service du Musashi, jumeau du Yamato, elle disposera bientôt de douze cuirassés opérationnels (!), contre trois seulement chez les Américains.

Mais le momentum n’y est plus et les cuirassés, de toute manière, sont devenus si peu utiles dans cette guerre que l’on va, dans moins d’un mois, décider d’achever en porte-avions le troisième cuirassé de la classe Yamato - le Shinano - et de se lancer dans un vaste programme de construction ou de conversion de nouveaux porte-avions qui, malheureusement pour les Japonais, ne débouchera quasiment sur rien alors que les Américains, eux, se mettront bientôt à multiplier les porte-avions comme des petits pains.

Car avec quatre porte-avions, mais aussi plus de quatre cents aviateurs expérimentés qu’elle ne sera jamais en mesure de remplacer, du moins en qualité, la Marine impériale vient en fait de perdre en une seule journée tout l’avantage qu’elle possédait sur l’US Navy.

Les Américains, c’est vrai, ont eu de la chance, et bénéficié de bien meilleurs renseignements, mais les Japonais, à commencer par l’amiral Yamamoto, sont les premiers à blâmer dans ce désastre.

La leçon, pourtant, ne sera pas tirée et, quasiment jusqu’à la fin, on verra encore les responsables japonais s’entêter à échafauder des plans extraordinairement compliqués mais offrant de moins en moins de probabilités de succès…

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
votre blog est toujours très intéressant à lire.
Il y a un parallèle entre la guerre japonaise au Pacifique et l'invasion de l'Union soviétique par Hitler: L'incapacité à choisir entre l'objectif pétrole et l'objectif territoire/prestige
Les allemands auraient peut être pu gagner en Russie s'ils s'étaient avant tout préoccupés de s'emparer des pétroles de Bakou et des blés d'Ukraine (ce qui aurait supposé de ne pas y commettre un Oradour tous les 4 matins )mais Hitler voulait à n'importe quel prix , pour le prestige et le symbole conquérir Léningrad, stalingrad et Moscou où Napoléon s'était cassé les dents....

Au Pacifique, les japonais aurauient sans doute pu s'en tirer mieux s'ils s'étaient organisés pour s'emparer des pétroles indonésiens de la Royal dutch / shell aux indes néerlandaises (et les exporter vers la mère patrie ou vers une base intermédiaire munie de raffineries), ne pas rentrer directement et en fanfare dans le lard des américains (plutôt grignoter les colonies anglaises et françaises d'extrême orient en profitant de la guerre en Europe et prier pour que les USA restent isolationnistes encore un peu. Leur stratégie de conquête tous azimuts a été leur perte....et encore à cette époque on ne savait pas qu'il y avait du pétrole en Alaska car ils auraient sans doute essayé cela aussi.