vendredi 30 septembre 2016

4966 - über alles...

Paris, sous une Occupation... très différente de celle déployée à l'Est...
… en ce printemps de 1942, Reinhard Heydrich est au sommet de sa carrière : adjoint d’Himmler et numéro deux de la SS depuis 1931, général et grand-patron du RSHA depuis 1939, maître d’oeuvre de "l'Endlösung der Judenfrage" depuis le 31 juillet 1941, il est devenu, le 24 septembre de l’année précédente, Reichsprotektor adjoint - autrement dit proconsul - de toute la Bohème-Moravie.

Pourtant, l'intéressé n’est pas satisfait, car une bonne partie de l’Europe occupée - et plus exactement tous les pays conquis à l’Ouest par la Wehrmacht au printemps 1940, - échappent encore et toujours à son contrôle, ce qui laisse donc Danois, Belges ou encore Français et Norvégiens dans une - relative - quiétude.

Ce "traitement de faveur" - si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi - réside évidemment dans la manière dont les Allemands eux-mêmes conçoivent l'Europe actuelle et à venir : si le Reich est, et restera bien sûr "über alles", c-à-d au-dessus de toutes les autres nations, après la "Victoire finale", les peuples de l’Ouest, que ce soit par leur langue, leur Culture ou leur Histoire, sont tout de même "supérieurs" à ceux de l’Est et, à ce titre, "méritent" donc d’être traités avec davantage d’égards que ceux-ci.

Et au grand déplaisir d’Heydrich, cette conception est d'ailleurs partagée et défendue par la plupart des SS, et notamment par son ancien subordonné Werner Best (1), brillant juriste et accessoirement exécuteur des basses œuvres du Reich en France puis au Danemark...

(1) irrémédiablement brouillé avec Heydrich peu avant la guerre, Best fut condamné à mort pour crimes de guerre par la Justice danoise en 1948 mais néanmoins libéré en 1951. Jusqu'à sa mort, en 1989, il demeura fort actif dans le soutien aux anciens SS...

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