lundi 18 avril 2016

4801 - la "menace idéologique"

Himmler et Heydrich : "l'État d'exception" permanent...
... entre Frick d'un côté et le tandem Himmler/Heydrich de l'autre, tout se résume en fait au point de savoir si les camps de concentration, et plus généralement l'ensemble du système politico-répressif soigneusement mis en place par la SS, constituent une réponse temporaire à une situation d'urgence ou, au contraire, la nouvelle règle de fonctionnement, quasi constitutionnelle, du Troisième Reich.

Pour défendre leur "vision", et leurs propres prérogatives, Himmler et Heydrich ont donc besoin de nombreux "ennemis" à présenter au Führer

Au début de l'été de 1935, la Gestapo repart donc à la chasse aux communistes que l’on suspecte cette fois - à tort ou à raison - de hanter l’administration allemande : à la fin de l’année, plus de 14 000 d’entre eux auront ainsi été arrêtés et placés en détention préventive. 

Mais comme il n’y a tout simplement plus assez de communistes dans le Reich, d’autres catégories doivent impérativement les remplacer à court terme ! 

Dès le mois de mai, dans une série d’article parus dans le Schwarze Korps, le journal de la SS, Heydrich a d’ailleurs planté le décor, soulignant que les ennemis du nazisme, loin d’avoir été vaincus, sont en réalité non seulement plus nombreux mais surtout plus insidieux que jamais, puisque se dissimulant à présent dans la "Juiverie et la Franc-maçonnerie mondiales" ainsi que chez les "prêtres politisés". 

Et puisque la police ordinaire, affirme Heydrich, est incapable de faire face à cette "menace idéologique", c’est la police idéologique - autrement dit la SS - qui devra naturellement mener la lutte. 

"Si nous voulons protéger notre peuple", souligne-t-il par ailleurs, "nous devons traiter durement nos opposants, fut-ce au risque de maltraiter l’un ou l’autre individu, et d’être dès lors vilipendés comme des brutes sauvages par certaines personnes assurément bien intentionnées" (1) 

(1) Longerich, op. cit. page 196

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