mercredi 13 avril 2016

4796 - les deux Werner

von Runstedt, von Fritsch et von Blomberg, en 1934
... après la purge du 30 juin, et le plébiscite du 30 août, Heinrich Himmler est désormais inattaquable dans son rôle de Grand-Maître de la Police.

Mais dans le bestiaire si particulier de ce nouveau "Troisième Reich", l'appétit vient en mangeant, et le Reichsführer-SS rêve déjà à de nouveaux horizons,... et pourquoi pas de mettre la main sur cette Reichswehr pour le compte de laquelle il vient pourtant d'abattre - au propre et au figuré - un Ernst Röhm qui se promettait justement d'en faire de même !

Il faut dire que, considéré de son point de vue, les chefs de l'Armée régulière sont idéologiquement peu sûrs : respectivement Ministre de la Guerre et commandant-en-chef de l'Armée de Terre (Oberkommando des Heeres, ou OKH), Werner von Blomberg et Werner von Fritsch sont certes reconnaissants à la SS de l'avoir débarrassée une fois pour toutes de la menace SA, et à Hitler d'accroître  leurs effectifs et leur budget de façon considérable (1), mais,  et à l'instar de la quasi-totalité de l'État-major, ils sont loin d'être des nazis convaincus, et font même preuve d'un consternant manque d'enthousiasme à l'égard des choix politiques du Führer et de ses envies belliqueuses !

Fin décembre, Himmler passe donc à l'offensive, accusant von Fritsch de fomenter - à l'instar de Röhm - rien de moins qu'un coup d'État militaire contre le régime !

Au fil des jours, les tensions entre la Reichswehr et la SS s'enveniment, au point de finalement forcer Hitler à intervenir en personne,... et à rappeler les sphères de compétence des uns et des autres, mettant ainsi un terme définitif - en théorie du moins - aux ambitions d'Himmler

(1) de 1933 à 1939, 52% des dépenses publiques allemandes seront consacrées au réarmement !

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