dimanche 3 avril 2016

4786 - le chantage implicite

Hitler s'adresse au Riechstag, hébergé au Kroll Opera, 23 mars 1933
... Berlin, 23 mars 1933

"(...) A la fin de son discours, Hitler fit des concessions apparemment importantes. Ni le Reichstag ni le Reichsrat, assura-t-il, n'étaient menacés dans leur existence (...) les droits des Églises ne seraient pas réduits, ni leurs relations avec l'État modifiées" 

A l'évidence, le Zentrum social-chrétien, auquel appartient von Papen, constitue son objectif principal. 

(...) S'agissant de la position de l'Église catholique, [les promesses d'Hitler] semblaient apporter les garanties qu'avait exigé le Zentrum (...) Les députés de ce parti, qui se réunirent avant le vote, étaient malgré tout divisés. Si la loi d'habilitation ne passait pas, il était question de guerre civile, de recours à la force. Une fois encore, la tactique hitlérienne du chantage implicite avait payé. 

"Le chef du parti, le prélat Ludwig Kaas, plaida que "la patrie courait les plus graves dangers. Nous n'osons pas nous dérober". Non sans formuler les plus grandes réserves, et exprimer leurs sentiments de responsabilité envers la Nation, d'autres personnalités de premier plan, tels Heinrich Brünning (ancien Chancelier) et Joseph Ersing (l'un des syndicalistes les plus éminents du parti) lui apportèrent finalement leur soutien, suivis par les autres députés du Zentrum 

(...) Sous un tonnerre d'applaudissements des députés du NSDAP, Hitler regagna la tribune (...) "En cette heure, nous en appelons au Reichstag et lui demandons de nous accorder ce que nous aurions pu prendre de toute manière" 

(...) Kaas, pour le Zentrum, déclara que son parti était prêt à voter le texte; d'autres chefs de parti en firent autant, puis le projet fut mis aux voix. Par 441 voix contre 94, celles des socio-démocrates, le Reichstag, instance démocratique, avait voté sa mort"

 (1) Kershaw, op cit 662-664

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