mardi 22 mars 2016

4774 - la thèse... et l'antithèse

Himmler et son épouse : un "idéal racial"... pas franchement évident
… mais si Himmler conçoit la SS comme une élite raciale, sportive, dominatrice et quasiment surhumaine, il en lui-même l'antithèse absolue !

Dans l'intimité de son foyer, et s'il faut du moins en croire Henriette von Schirach (1), il s'avère au contraire un homme effacé et sous la domination totale de son épouse qui, il est vrai, a quelques motifs de se plaindre.

Hitler et Goebbels ne correspondent certes pas davantage aux canons de l’Aryanité triomphante - tous les deux sont également bruns et de petite taille, le second étant par ailleurs affligé d’un pied-bot -  mais du moins parviennent-ils, par leur charisme et leur talent oratoire, à susciter l'adulation des foules, alors qu’Himmler, lui, provoque immanquablement l'ennui chez tous ceux qui le côtoient en personne.

Albert Krebs, Gauleiter du NSDAP de Hambourg se souviendra d’ailleurs longtemps des six heures de voyage qu'il dut passer dans un compartiment de chemin de fer en sa compagnie.

"Himmler ne dégageait aucune chaleur ni aucune séduction (...) il se comportait d'une manière extrêmement abrupte et directe : il fanfaronnait avec des manières de soudard en tenant des propos antibourgeois, alors qu'il était visible qu'il ne cherchait qu'à masquer son manque d'assurance et sa maladresse. Mais c'était supportable à la rigueur. En revanche, ce qui a fait de lui un compagnon de voyage presque insupportable, c'est le flot d'idioties et de paroles sans queue ni tête qu'il m'a infligé à jet continu.

Aujourd'hui encore, je crois pouvoir dire sans exagérer que jamais un homme de formation supérieure ne m'a servi un tel concentré d'inepties politiques. Ses développements étaient un étrange méli-mélo de rodomontades martiales, de verbiage de Café du Commerce, et de prophéties dignes d'un prédicateur illuminé" (2)

(1) épouse de Baldur von Schirach, chef des Jeunesses hitlériennes, et, peut-être, ancienne maîtresse d'Hitler
(2) Knopp, op. cit, page 100

Aucun commentaire: