dimanche 20 mars 2016

4772 - toujours meilleur... mais toujours en retrait

Himmler et Heydrich... toujours quelques pas en arrière
… plus "Aryen", plus intelligent, plus courageux - il obtiendra son brevet de pilote de chasse et voyagera toujours sans escorte - Reinhard Heydrich ferait sans doute un meilleur chef de la SS que son supérieur en titre, Heinrich Himmler, et on ne peut que tenter d'imaginer ce que serait devenue la dite SS s’il en avait lui-même pris la tête en janvier 1929, ou s’il n’avait pas été prématurément abattu dans une rue de Prague, en mai 1942.

En pratique pourtant, et pendant plus d’une décennie, Heydrich et Himmler vont collaborer main dans la main et sans tension particulière, Heydrich demeurant toujours - en particulier sur les photos - sagement en retrait d'Himmler.

Pour beaucoup, cet apparent paradoxe s’explique par la rumeur de "judéité" qui ne cessera de hanter Heydrich (1) dès son accession à la tête du SD, et qui incitera d’ailleurs Himmler à ordonner, en juin 1932, l'ouverture d'une enquête raciale sur son subordonné.

Même si elle innocentera totalement l’intéressé, bel et bien reconnu comme "d'origine allemande et ne présentant pas de sang de couleur ni de sang juif" (sic), la dite enquête ne mettra pourtant pas un terme définitif aux soupçons, peut-être parce que les dits soupçons, comme l’affirmera une autre rumeur, sont en réalité entretenus et encouragés par Himmler voire par le Führer en personne, les deux hommes ayant en effet de forts bonnes raisons de craindre le Pouvoir, et l'appétit de Pouvoir, de ce subalterne ô combien zélé et capable…

(1) en 1874, devenue veuve, la mère de Bruno Heydrich, futur père de Reinhard, s'était en effet remariée avec un serrurier protestant du nom de Gustav Robert Süss, patronyme fréquemment - mais abusivement - associé à la judéité.

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