dimanche 14 février 2016

4737 - les assiégeants assiégés

Himmler, portant l’étendard de la Reichskriegsflagge, 9 novembre 1923
… désormais acquis à la cause d’Hitler et de Ludendorff, Lossow, Seisser et Kahr sont autorisés à retourner dans la grande salle, qu’Hitler, avec le talent qu’on lui connait, enflamme aussitôt par ses incantations belliqueuses.

Tout étant désormais pour le mieux, le public est enfin autorisé à sortir et à rentrer chez lui,… à l’exception bien sûr de quelques notables, arrêtés sur place par le secrétaire particulier d'Hitler, Rudolf Hess, afin de servir d’otages.

La prudence la plus élémentaire voudrait que Lossow, Seisser et Kahr figurent parmi eux - et c'est d'ailleurs bien l'intention d'Hitler - sauf qu'à l'insu de ce dernier, Ludendorff décide plutôt de les libérer,... ce dont ils profitent bien entendu pour disparaître et renier leur engagement, en appelant des renforts de troupes à la rescousse !

Et contrairement aux déclarations d'Hitler, cette  troupe, justement, demeure majoritairement fidèle au régime, en sorte qu'au matin du 9 novembre, les rares Munichois qui se risquent dans les rues ont la chance d'assister à des scènes surréalistes : un peu partout dans la ville, des bâtiments officiels sont en effet assiégés par quelques dizaines ou centaines d'insurgés... eux-même assiégés par un nombre sans cesse croissant de policiers et de militaires loyalistes !

Parmi ces insurgés figure un petit homme à lunettes et militant anonyme : Heinrich Himmler, qui, pour l’heure, se contente de tenir l’étendard de la Reichskriegsflagge à la barricade dressée devant le quartier-général de l’Armée, toujours aux mains de l'ancien gouvernement. 

A ce stade, il est déjà évident que le coup de poker d'Hitler a échoué, et beaucoup de Munichois de penser que le chef du NSDAP va fatalement en tirer les conséquences, et accepter de jeter l'éponge.

C'est bien mal le connaître...

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