lundi 8 février 2016

4731 - le bon moment

billet de 100 000... milliards de Marks, février 1924
… 11 janvier 1923

Aux termes du Traité de Versailles de 1919, l’Allemagne, jugée seule responsable de la guerre, a été condamnée à verser de lourdes indemnités financières à ses vainqueurs, et particulièrement à la France et à la Belgique, ravagées par quatre années de conflit.

Mais le versement des dites indemnités s’avère si difficile que le 11 janvier 1923, les gouvernements belges et français s’entendent pour envoyer des troupes occuper le bassin industriel de la Ruhr afin de se payer "en direct" sur les centres de production de charbon et d’acier.

La politique de résistance passive décrétée par les autorités allemandes, et le marasme économique qui s’ensuit, ont aussitôt pour effet de propulser l’inflation - déjà très élevée - vers des sommets si vertigineux que leur simple évocation tétanise encore les Allemands d’aujourd’hui : en novembre 1920, le 100 Marks est le plus gros billet de banque en circulation; en février 1924, il a cédé la place à un billet de 100 000… milliards de Marks !

Dans les brasseries, le verre de bière s’affiche désormais à 4 milliards de Marks, et dans les restaurants, le prix des repas augmente carrément d’heure en heure !

Après l’occupation et la présence en Rhénanie de troupes coloniales d’origine africaine, ces événements ont évidemment pour effet d’exacerber les tensions et de profiter aux partis nationalistes d’extrême-droite, et en particulier au NSDAP d’Adolf Hitler, dont le nombre d’adhérents double (à 55 000 personnes) entre février et novembre 1923.

En parfait opportuniste, Hitler sait que les temps sont désormais mûrs pour un putsch

Reste à l’organiser…

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