jeudi 29 octobre 2015

4609 - le plan du désastre

Le Yamato, attaqué par l'Aviation américaine, 24 octobre 1944
... Brunei, 28 octobre 1944 

Si le torpillage du croiseur léger Tama, au large du Cap Engano, à 23h00, le 25 octobre 1944, marque la fin officielle de la Bataille de Leyte, le Yamato, et les survivants de la flotte japonaise, n’en ont pourtant pas fini avec les ennuis,… et les bombes 

Tout au long de la matinée du 26, ils se retrouvent en effet ciblés non seulement par plusieurs dizaines de bombardiers-torpilleurs partis du Wasp, du Hornet et du Cowpens, mais aussi par des quadrimoteurs B-24 venus de Morotai (Moluques), autant d’attaques qui entraînent la perte du croiseur léger Noshiro et valent de nouveaux dégâts au Yamato, lequel encaisse deux bombes supplémentaires sur l’avant. 

Au final, Sho-Go-1, ce "plan de victoire", se solde donc par une défaite de plus, et même par  un véritable désastre, qui coûte à la Marine impériale quatre porte-avions, trois cuirassés, une dizaine de croiseurs, et divers autres bâtiments, soit 45 % du tonnage engagé ! 

Si on y ajoute les quelque 10 000 marins tués, ou encore le fait que, sur les quatre cuirassés et les deux "cuirassés porte-avions" survivants, seul le Yamato est réellement en mesure de repartir au combat à bref délai, le bilan s'avère aussi tragique que sans appel, surtout si l’on considère que les Américains, de leur côté, n’ont perdu que deux porte-avions d’escorte et trois destroyers, autant dire rien vu la taille de leur flotte ! 

Le 28, épuisée et en piteux état, soit à l'image de son commandant-en-chef qui, à l'évidence, ne croyait plus à aucune victoire possible, l’escadre de Kurita mouille enfin à Brunei où les équipes de secours vont s’efforcer, durant plusieurs semaines, de procéder aux réparations les plus urgentes. 

Mais le dévouement sans faille et les efforts héroïques des ingénieurs, ouvriers et marins ne peuvent hélas pallier l’absence d’infrastructures portuaires dédiées, et en particulier l’absence d’une cale sèche capable d’accueillir un bâtiment de la taille du Yamato, qui n’a donc d’autre choix que de repartir à brève échéance vers le Japon, sur des eaux désormais infestées de sous-marins américains…

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