dimanche 25 octobre 2015

4605 - Hit hard, Hit fast, Hit often !

Halsey, vainqueur malgré lui de la Bataille de Leyte
... Leyte, 24 octobre 1944, 16h40

Revenons à présent quelques heures en arrière, et sur la passerelle du cuirassé New-Jersey, où, en cet après-midi du 24 octobre 1944, l’Amiral Halsey a toutes les raisons d’être satisfait : en Mer de Sibuyan, les navires de Kurita, sévèrement étrillés par l’Aéronavale, sont en pleine retraite (et le super-cuirassé Musashi quant à lui bientôt au fond de l’eau). et plus au Sud, ceux de Nishimura, également attaqués par l'Aviation, sont de toute manière trop peu nombreux pour réellement menacer les forces d’Oldendorf, qui barrent le Détroit de Surigao 

Seule ombre au tableau : l'absence de nouvelles sur les forces d'Ozawa, dont Halsey connaît l'existence, mais que personne n'a aperçu jusqu'ici.

Mais à 16h40, des appareils de reconnaissance de la Troisième Flotte repèrent enfin l'escadre de ce dernier : quatre porte-avions – dont le Zuikaku, ultime porte-avions nippon à avoir participé à l’attaque contre Pearl Harbor - deux "cuirassés porte-avions", ainsi qu'une escorte de croiseurs et de destroyers 

Souvent comparé à George Patton, et donc affligé des mêmes qualités, et des mêmes défauts, William "Bull" Halsey, dont la devise personnelle Hit hard, Hit fast, Hit often veut tout dire - décide aussitôt de foncer à leur rencontre avec la subtilité du taureau et surtout tous les moyens dont il dispose, soit cinq porte-avions lourds et cinq légers, six cuirassés, huit croiseurs, et près d'un millier d'avions (!),… dix fois plus que n’en possèdent les Japonais qui, dès l'aube du 25 octobre, sont pourtant les premiers à se lancer à l’attaque,... avec un peu plus de 70 appareils que les "Hellcat" américains effacent bientôt du ciel sans la moindre difficulté !

A partir de 08h00, et pour tout le reste de la journée, c'est ensuite aux Avengers et autres Helldivers de passer à l'offensive, ce qui leur est d'autant plus facile qu'au total, Ozawa ne dispose plus à présent que d'une trentaine d'avions pour assurer la couverture aérienne de ses bâtiments ! 

Dernier Banzai sur le pont du Zuikaku en train de sombrer, 25 octobre 1944
Ayant rempli – mais 48 heures trop tard ! - son rôle de chèvre destinée à appâter le loup, l’amiral japonais s’efforce de fuir vers le Nord.

Peine perdue : la Bataille du Cap Engano, comme on l'appellera bientôt, devient un massacre de plus, qui voit s'engloutir les porte-avions Chitose, Chiyoda et Zuiho, ainsi que le croiseur Tama 

Mais lorsque le porte-avions Zuikaku chavire à son tour à 14h15, après un dernier Banzaï de l'équipage massé sur le pont, Halsey, qui dans l'aventure n'a perdu qu'une poignée d'appareils, sait déjà qu’il est tombé dans un piège...

Aucun commentaire: