vendredi 19 juin 2015

4477 - l'aube d'une ère nouvelle

... Saïgon, 10 décembre 1941, 05h00

Rentrés à Saïgon en fin de nuit - après avoir failli bombarder le propre croiseur de l'Amiral Ozawa ! - les aviateurs japonais n'ont guère eu le temps de se reposer puisqu'ils ont été convoqués, bien avant l'aube, pour une nouvelle mission visant à repérer, puis à détruire, la flottille britannique que chacun, et comme nous l'avons vu, imagine en retraite vers le sud alors qu'elle est actuellement occupée à voguer vers le sud-ouest !

En raclant tous les fonds de hangars, le contre-amiral Matsunaga est parvenu à rassembler quelque 94 bimoteurs, dont 9 seront consacrés uniquement à la reconnaissance.

A 05h00, les 9 Mitsubishi G3M "Nell", chargés à ras-bord d'essence mais n'emportant chacun que deux ridicules bombes de 50 kilos, décollent donc de Saïgon, suivis, entre 06h25 et 08h00, par 59 autres "Nell" et 26 "Betty", gréés tantôt en bombardiers (34 appareils), tantôt en torpilleurs (51 appareils).

Faute de bombes perforantes - qui ont toutes été réservées à l'attaque de Pearl Harbor - tous les espoirs de Matsunaga reposent en fait sur les torpilles, car les bombes explosives de 250 ou 500 kilos dont il dispose ne sauraient en effet causer grand-tort à un cuirassé moderne comme le Prince of Wales, si ce n'est parmi les servants des canons antiaériens ou le personnel de passerelle, ce pourquoi l'amiral japonais a-t-il prévu de débuter son attaque avec les bombardiers, et de ne faire intervenir les torpilleurs - autrement plus vulnérables (1) - qu'une fois les défenses britanniques sérieusement entamées.

Mais au moment où le dernier "Nell", gréé en bombardier, décolle de Tu Duam, vers 08h00, personne ne sait encore où se trouve le Prince of Wales, ni d'ailleurs les autres bâtiments de la flottille britannique !

(1) pour attaquer à la torpille, l'avion doit en effet se positionner à courte distance de sa cible, puis rester un long moment à quelques mètres au-dessus des vagues, et en vol strictement horizontal, ce qui le rend très vulnérable.

1 commentaire:

temps a dit...

Bonjour,
Une belle étude de probabilités.
En plus le décideur n'était pas dans l'avion.
Cordialement