4446 - de l'intérêt d'être dédié

... Bien avant la 2ème G.M., les marines américaines, japonaises et... britanniques en étaient toutes arrivées à la conclusion que la meilleure manière de protéger leurs bâtiments de surface contre une éventuelle attaque aérienne était encore de leur offrir une aviation dédiée, autrement dit de les faire accompagner en permanence par des porte-avions et leurs aéronefs (1)... y compris lorsque l'on évoluait à proximité immédiate de terrains alliés ! 

Car on ne pouvait se fier aux aviateurs terrestres, lesquels, par manque de formation, ou tout simplement parce qu'ils ne relevaient pas de la Marine et avaient d'autres priorités, peinaient trop souvent à retrouver des navires en mer, à les identifier rapidement comme amis ou ennemis, et surtout à leur offrir une protection adéquate au moment décisif, c-à-d lorsque des appareils inconnus, et peut-être hostiles, apparaissaient subitement au-dessus de l'horizon. 

Tout cela avait naturellement un coût - par leur taille et leur complexité, les porte-avions allaient bientôt rattraper, puis dépasser, les plus gros cuirassés - mais un coût que l'Italie regrettait aujourd'hui de ne pas avoir voulu assumer dans l'entre-deux-guerres, puisque à maintes reprises depuis 1940, son aviation terrestre, la Regia Aeronautica, s'était avérée incapable d'aider efficacement les navires italiens qui ne ne quittaient pourtant que rarement leurs ports et ne s'aventuraient pourtant jamais fort loin des côtes !

Sachant que l'Aviation britannique de Malaisie ne comptait qu'une grosse centaine d'appareils terrestres réellement opérationnels, dont aucun ne pouvait par ailleurs être considéré comme "moderne", Churchill avait assurément eu raison de faire accompagner le Prince of Wales et le Repulse par un porte-avions flambant neuf.

Il ne pouvait hélas se douter de ce qui allait se passer au large de Kingston...

(1) en plus de leur rôle de protection, les dits aéronefs pouvaient aussi servir d'éclaireurs ou de force de frappe à une flotte de combat...