vendredi 17 avril 2015

4424 - la survie sous-traitée

… pas assez de cuirassés, des cuirassés pas assez modernes,… mais aussi des cuirassés que personne n’entend stationner à Singapour, c-à-d fort loin de la métropole, si ce n’est pour de brèves visites de courtoisie !

En pratique, et même si les responsables britanniques se refusent à l’admettre publiquement, la survie de Singapour, mais aussi celle de Brunei, de Hong-Kong et de toutes les colonies et possessions britanniques d’Extrême-Orient en cas d’attaque japonaise, cette survie repose sur un double postulat : celui de l’entrée en guerre immédiate des États-Unis aux côtés de la Grande-Bretagne,… et celui de l’intervention non moins immédiate de tous les cuirassés de la flotte américaine du Pacifique - basée à San Diego (1) - aux côtés de ceux que la Grande-Bretagne parviendra, de peine et de misère, à acheminer dans cette région du globe.

On a souvent dit de la Chute de Singapour qu’elle s’explique par l’impréparation et l’infatuation des militaires britanniques face à l’ennemi japonais - ce qui est vrai, du moins en partie - ou par le fait que les énormes canons installés sur place ne peuvent tirer que vers la mer - ce qui est faux, du moins en partie - mais la véritable raison de cette chute, et de celles de Bataan et de Corregidor aux Philippines, est ailleurs : en cette fin des années 1930, personne, pas plus à Londres qu’à Washington, ne peut imaginer que tous les cuirassés américains seront mis hors de combat dès les premières minutes du conflit, et ne pourront en conséquence se porter au secours de quiconque !

En réalité, en cette fin des années 1930, ce qui retient surtout l’attention de Londres, et ce qui mobilise tous les moyens navals, c’est l’étonnante résurrection de la marine de guerre allemande…

(1) celle-ci ne déménagea à Pearl Harbor - bien plus près du Japon et de son futur théâtre d’opération - qu’à l’été de 1940

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