samedi 11 avril 2015

4418 - une bonne et une mauvaise nouvelle

… Washington 21 novembre 1921

Pour affronter la menace des mines, des torpilles de sous-marins, et à présent des bombes d’avions, l’idéal serait bien sûr d’expédier tous les bâtiments existants à la ferraille, et de les remplacer par d’autres, bien évidemment meilleurs, c-à-d en pratique plus gros, plus puissants et (beaucoup) plus chers.

Mais comment convaincre les contribuables de financer pareil renouvellement alors que chacun croit - ou du moins s’efforce de croire - que la "Grande Guerre" qui vient tout juste de s’achever était bel et bien "la dernière des guerres" ?

Cela, le Président américain Warren Gamaliel Harding l’a très bien compris, lui qui, le 21 novembre 1921, a invité la Grande-Bretagne, la France, le Japon et l’Italie à participer avec les États-Unis aux "vacances du cuirassé".

Le 6 février suivant, après quelques semaines d’âpres négociations, et bien à contrecœur, chacun finit par se mettre d'accord : toute nouvelle construction sera interdite pendant 10 ans, sauf pour la Grande-Bretagne, qui pourra lancer deux nouveaux cuirassés - les futurs Nelson et Rodney - d'un déplacement maximal de 35 000 tonnes et dotés de canons ne dépassant pas un calibre de 406mm.

En contre-partie, cette même Grande-Bretagne ne pourra cependant conserver que 22 cuirassés et croiseurs de bataille, chiffre à ramener à 18 en 1927, soit au moment de l'entrée en service des deux cuirassés précités.

Comme les Américains, de leur côté, pourront également en posséder 18, cela revient donc à dire que, sans dépense supplémentaire et, surtout sans avoir à tirer le moindre coup de canon, l'US Navy deviendra, à partir de 1927, l'égale de la Royal Navy, ce que la Kaiserlische Marine de Guillaume II n’avait jamais réussi à faire, malgré des investissements kolossaux et même une guerre mondiale !

Mais pour les colonies anglaises d’Extrême-Orient, cette nouvelle qui a pourtant de quoi réjouir les contribuables est une très mauvaise nouvelle…

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