samedi 20 décembre 2014

4306 - ruses de guerre

... 20 mai 1941, 13h00

Car tirant leçon de ses précédentes incursions dans l'Atlantique, et en particulier des problèmes rencontrés par les Scharnhorst et Gneisenau avec les convois HX-106 puis SL-67, la Kriegsmarine a assigné un rôle bien précis - bien que fort théorique - à chacun des deux navires.

Si le convoi n'est pas escorté, le Bismarck et le Prinz Eugen pourront tous deux s'en prendre aux malheureux cargos, mais s'il se trouve protégé par un cuirassé ou un croiseur de bataille anglais, le Bismarck aura alors pour mission d'occuper celui-ci afin de permettre au Prinz Eugen de mener sa tâche destructrice en toute quiétude.

Voilà pour la théorie et, toujours en théorie, il est également prévu que l'ennemi n'apprenne l'appareillage des deux bâtiments qu'une fois ces derniers déjà rendus dans l'Atlantique, raison pour laquelle le Tirpitz - qui n'est pas encore opérationnel - s'en vient prendre aussitôt la place de son aîné au même quai de Gotenhafen.

A la guerre, toute ruse est bien sûr bonne à prendre, mais celle-ci est quelque peu puérile : avant de rallier l'Atlantique, il faut d'abord quitter la Baltique, puis la Mer du Nord en longeant les côtes norvégiennes sur plusieurs centaines de kilomètres.

Et la présence de deux navires de guerre de cette taille a peu de chances d'y demeurer longtemps inaperçue : de fait, dans l'après-midi du 20 mai, les Bismarck et Prinz Eugen sont repérés, et identifiés, par le petit croiseur suédois Gotland.

La Suède est neutre mais fait affaire avec les deux camps, qui ont chacun leurs représentants à Stockholm, en sorte que l'information est bientôt connue de l'attaché naval britannique, puis de toute la Royal Navy...

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