lundi 7 juillet 2014

4140 - l'exception allemande

... déjà centrale avant-même l'arrivée d'Hitler au Pouvoir en 1933, formalisée tant bien que mal deux ans plus tard par les Lois de Nuremberg, la question de savoir qui est - ou non - un  "Juif" et, a fortiori, un "métis", continue donc de faire polémique à Wannsee, au point d'imposer, comme nous venons de le voir, des considérations pour le moins alambiquées et certainement hors de portée de ceux qui vont devoir les appliquer sur le terrain !

Encore faut-il noter que les dites considérations ne concernent en réalité que les Juifs et métis du Reich : dans toute l'Europe occupée et, a fortiori en URSS, les hommes d'Heydrich, et les autorités locales de Collaboration, ne s'embarrassent pas, et ne s'embarrasseront jamais, de semblables "détails" et arrêteront, déporteront et exécuteront tout qui leur paraît "Juif", y compris lorsque celui-là est en réalité chrétien ou même musulman !

Compte tenu du caractère malgré tout légaliste du régime nazi, et de l'étonnante proportion de docteurs en Droit présents à Wannsee, il ne pouvait sans doute en être autrement. Mais qu'elle qu'en soit la raison, le fait est qu'en pratique, et même si leur sort quotidien n'aura rien d'enviable, la grande majorité des Juifs et métis allemands vont échapper à la déportation, et à la mort,... du fait de la simple réticence des Nazis eux-mêmes à appliquer leurs propre lois !

S'il n'en tenait qu'à lui seul, Heydrich renverrait sans doute les avocats, juristes et autres officiers d'État-civil allemands à leurs chères études, et traiterait les Juifs et métis du Reich exactement comme tous les autres.

Mais aussi puissant soit-il, le chef du RSHA doit malgré tout composer avec certaines réalités et, de toute manière, même en excluant ceux du Reich, cela lui laisse tout de même... plus de 10 millions de personnes à "évacuer" !

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