vendredi 13 juin 2014

4116 - Il faut se demander honnêtement si la solution la plus humaine ne serait pas d'achever les Juifs inaptes au travail au moyen de quelque système rapide"

... mais en voulant "libérer" son propre fief de tous les Juifs qui y habitent, Heydrich ne fait évidemment que les "pelleter" dans le fief de son voisin... déjà bien incapable de "gérer" les siens !

"(...) les trains déversaient les gens sur les marchés, à la gare, n'importe où", déclara Fritz Artl, chef du service de la Population auprès du Gouvernement général de Pologne. "Tout le monde s'en fichait. Nous avons reçu un coup de fil du responsable de district qui se plaignait : "Je ne sais plus que faire [des Juifs]. Ils sont encore arrivés par centaines. Je n'ai ni toit ni vivre ni rien"" (1).

De fait, depuis l'automne de 1939, des centaines de milliers de Juifs ont été "reinstallés" dans des ghettos polonais déjà surpeuplés, et ont dû s'y trouver une place - et un toit - au milieu des Juifs locaux qui, on s'en doute, n'ont nullement apprécié l'irruption de ces nouveaux venus dans les pièces minuscules où ils logeaient déjà à huit ou neuf, et survivaient avec presque rien.

Rien n'étant prévu pour pallier le manque de logements, ou augmenter les rations alimentaires chichement livrées, la mortalité au sein des dits ghettos est vite devenue effrayante, ce qui offre au moins l'avantage - si on ose dire - de... diminuer quelque peu la surpopulation, et de répondre ainsi au désir des autorités du Reich de se débarrasser des Juifs par tous les moyens possibles...

Reste que partout, on ne cesse de réclamer une "solution" plus rapide, que ce soit par crainte d'émeutes, d'épidémies, ou même... pour des raisons humanitaires !

"Le danger existe, cet hiver, qu'on ne puisse plus nourrir tous les Juifs", écrit ainsi le SS Rolf-Heinz Höppner en juillet. "Il faut se demander honnêtement si la solution la plus humaine ne serait pas d'achever les Juifs inaptes au travail au moyen de quelque système rapide. En tout cas, ce serait plus plaisant que de les laisser mourir de faim".

Au même moment, Helmut Meinhold, éminent économiste allemand, en est arrivé à la conclusion que six millions de Polonais sont "en excédant par rapport aux besoins" [de travail futur] et constituent par là-même des "fardeaux" (Ballastexistenzen) .

(1) Goldhagen, op. cit.

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