vendredi 2 mai 2014

4074 - en attendant ce jour pour lui béni...

... les difficultés rencontrées par Reinhard Heydrich tout au long de l'automne 1939, puis dans les premiers mois de 1940, illustrent bien les singularités de la dictature hitlérienne.

Malgré la volonté unanime - et effroyablement sincère - de tous les dirigeants nazis à "se débarrasser des Juifs" par tous les moyens possibles, et malgré le formidable pouvoir de coercition dont il dispose personnellement - et qui fait de lui l'homme le plus redouté d'Allemagne - Heydrich n'a en réalité que fort peu progressé sur la "question juive", se heurtant systématiquement à la résistance des uns et des autres dès qu'il lui prend l'envie de déporter des Juifs dans leurs fiefs ou d'empiéter sur leurs prérogatives.

Ce qu'il lui faudrait, au fond, c'est un blanc-seing reconnu par chacun et lui permettant de faire tout ce qu'il juge nécessaire, et aussi, et surtout, un "espace" suffisamment vide et lointain pour qu'il puisse y expédier des millions de Juifs et d'"indésirables" sans se heurter à la moindre protestation.

En attendant ce jour pour lui béni, Heydrich se console comme il peut, dans le sport bien sûr, mais aussi, et de plus en plus, dans l'Aviation, qui lui permet en quelque sorte de "prendre de l'altitude" et d'échapper pour un temps aux frustrations de son travail de fonctionnaire de (très) haut rang.

Malgré l'antipathie que lui inspire Heydrich, mais attendu que les loups se mangent rarement entre eux, Hermann Goering, grand patron de la Luftwaffe, s'est d'ailleurs fait un devoir de faciliter cette étrange lubie, en mettant à la disposition de l'intéressé tout le personnel, les avions et les heures de vol nécessaires.

Et Heydrich a d'ailleurs commencé à en profiter dès la Campagne de Pologne...

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