dimanche 16 février 2014

3999 - rebâtir la fierté nationale

... si l'Allemagne du milieu des années 1930 est aujourd'hui synonyme de réarmement, et donc de "préparation à une guerre d'agression", le dit réarmement, bien loin d'augurer un nouveau conflit mondial, constituait plutôt, pour l'immense majorité des Allemands de l'époque, et que ceux-ci soient nazis ou non, une intarissable source de satisfaction et d'exaltation d'une fierté nationale enfin retrouvée.

Après l'Armistice de 1918, et le Traité de Versailles de 1919, l'orgueilleuse Allemagne avait non seulement perdu une bonne partie de son territoire national mais aussi l'intégralité de ses possessions d'outre-mer, en plus de se voir contrainte de verser d'énormes "dommages de guerre" à ses vainqueurs ce qui, comme nous l'avons vu, avait rapidement provoqué une hyper-inflation et un chômage massif.

Mais sur le plan militaire, la situation s'était avérée bien plus dramatique encore puisque la Reichswehr avait dû dire adieu à la quasi-totalité de sa Marine de Guerre - alors la deuxième du monde - et à la totalité de son Aviation militaire - désormais interdite.

Son Armée de Terre avait d'autre part été réduite à quelque 100 000 hommes aussi démotivés que sous-équipés, et à vrai dire juste bons à réprimer d'éventuels soulèvements communistes.

Rien d'étonnant dès lors à ce que le rétablissement du service militaire obligatoire (16 mars 1935), le Pacte naval avec la Grande-Bretagne autorisant le Reich à reconstruire des cuirassés et même des sous-marins (18 juin 1935), ou encore la réoccupation de la Rhénanie (7 mars 1936), aient à chaque fois été accueillis par des manifestations d'enthousiasme populaire.

Pour autant, du fantassin au général, et de l'ouvrier au capitaine d'Industrie, "l'Allemand moyen" ne songeait nullement à repartir en guerre une génération à peine après la conclusion - désastreuse - de la précédente.

Le problème, c'est qu'Hitler en avait décidé autrement...

Aucun commentaire: