A bord de chaque cargo, les événements de la dernière heure ont été accueillis avec stupéfaction, mais le pire, pour les malheureux marins a assurément été la vision du Keppel et des cinq autres destroyers s'éloignant à grande vitesse à la suite des croiseurs de l'amiral Hamilton.
Dans son journal, un officier américain du John Witherspoon, résume d'ailleurs bien l'opinion générale : "Reçu l'ordre de disperser le convoi. Il est inconcevable que nous nous retrouvions seuls livrés à nous-mêmes, sans la moindre protection - certains navires n'ont même pas de canons du tout" (1)
Que faut-il faire à présent ? Selon les derniers ordres reçus, chaque navire doit quitter la formation et tenter individuellement sa chance, sur le cap de son choix, et à la plus grande vitesse dont il est capable ce qui, même pour le plus rapide d'entre eux, ne signifie de toute manière pas grand-chose...
Mais après plusieurs jours en convoi, personne ne manifeste le moindre empressement à l'idée de voyager en solitaire, c-à-d sans la moindre protection contre les avions ou sous-marins allemands, ce pourquoi chacun s'efforce, malgré tout, de se trouver un, et si possible plusieurs, compagnon(s) de voyage avec le(s)quel(s) il pourra partager les risques et, surtout, qui pourra recueillir ses embarcations si la traversée tourne mal...
(1) Irving, op. cit., page 130
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