A 22h15, le Commandeur Broome, chef de l'escorte rapprochée du PQ-17, signale aux P-614 et -615, les deux sous-marins qui accompagnent son convoi (1) "d'agir indépendamment et d'attaquer".
- "Où diable est l'ennemi ?" réplique, interloqué, le commandant du P-615
- "Dieu seul le sait !", répond Broome
- "J'ai l'intention de demeurer en surface" (2) signale alors le commandant du P-614
- "Moi aussi !" réplique, non sans ironie, un Broome qui va à présent prendre la décision la plus difficile, et la plus controversée, de sa carrière
Car une fois la décision de disperser le convoi communiquée aux différents cargos, que convient-il de faire des bâtiments de son escorte ?
Les destroyers la 1ère escadre de croiseurs, dont le Wainwright, accompagneront tout naturellement ces derniers dans leur retraite vers l'Ouest, mais qu'en est-il de ceux de Broome, qui appartiennent en propre au PQ-17 ?
Uniquement préoccupé par le sort de ses croiseurs, Pound n'a laissé aucune instruction sur ce point : c'est donc à Broome, et à lui, qu'il importe à présent de décider du sort du Keppel et des cinq autres destroyers de l'escorte...
(1) construits chez Vickers-Armstrong pour le compte de la marine turque, ces deux sous-marins avaient été réquisitionnés par la Royal Navy au début de la guerre
(2) les sous-marins de cette époque naviguent bien plus rapidement, et plus longtemps, en surface, sur leurs moteurs diesel, qu'en plongée, sur leurs batteries
Aucun commentaire:
Publier un commentaire