jeudi 10 mai 2012

3352 - trois étoiles

... poussées en avant par les rêves futiles de MacArthur, et avec seulement les mauvais renseignements de Willoughby en mains, les troupes onusiennes qui marchaient vers le Yalu ne pouvaient échapper au désastre.

Mais le nombre de morts, de blessés,… et de survivants, dépendait, lui, et comme toujours, du matériel et des armes disponibles, de l’entraînement et de la discipline des soldats, et, last but not least, des qualités de ceux qui les avaient menés à la catastrophe et devaient à présent les en faire sortir.

A Chosin, le problème portait un nom : Edward Almond, un homme que MacArthur, bousculant une fois de plus la hiérarchie et toutes les convenances établies, avait spécialement placé à la tête du Xème Corps bien moins pour ses qualités militaires que pour son absolue dévotion à sa personne et à ses objectifs, en lui promettant, en échange, la troisième étoile après laquelle il courait en vain depuis la 2ème G.M.

Rien d’étonnant dès lors à ce que, sur la longue et mortelle retraite de Chosin à Hungnam, les Marines, qui constituaient pourtant l’élite de l’armée américaine, aient constamment maudit le nom d’Edward Almond et, plus tard, refusé de servir à nouveau sous ses ordres.

Lorsque Matthew Ridgway, suite à ce désastre et à la mort de Walton Walker, lorsque Matthew Ridgway avait repris le commandement de la 8ème Armée, il s’était empressé d’y réintégrer le Xème Corps… sans pour autant aller jusqu’à limoger Almond et à le renvoyer aux États-Unis.

Bien que désormais mieux contrôlé, et ayant par ailleurs vu son influence considérablement réduite sur le terrain, Almond n’en continua pas moins de multiplier les erreurs de commandement coûteuses en vies humaines, et ce jusqu’à l’obtention de sa troisième étoile.

Lorsqu'on l'interrogeait, Ridgway affirmait toujours qu’il avait conservé Almond pour ses qualités "d’agressivité", il est vrai fort rares chez les officiers américains en Corée, mais la véritable raison était sans doute que lui non plus n’avait pas voulu attaquer MacArthur de front, et avait donc préféré attendre que ce dernier s’exclue lui-même du jeu avant "d’inviter" Almond à troquer son insatisfaisant commandement coréen pour celui, bien plus paisible, de l’U.S. Army War College, dont il se retira en 1953 pour prendre sa retraite et travailler ensuite dans le monde de l’assurance, et ce jusqu’à sa mort en 1979, à l’âge de 86 ans...

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