... on a coutume de dire qu'à force d'être répété, un mensonge finit toujours par devenir une vérité, et il existe assurément peu d'endroits au monde où cette maxime est plus vraie qu'en Corée du Nord où, depuis 1953, on ne cesse d'affirmer contre toute évidence - et devrait-on dire contre la Raison - que c'est bel et bien le régime de Pyongyang et de son cher leader Kim Il-Sung qui a gagné la guerre.Curieuse victoire que celle qui revient à se voir ramené à son point de départ après avoir initié une expansion et non sans avoir, dans l'intervalle, vu son pays labouré de part en part par les bombes, et ses concitoyens mourir par millions.
Mais rien, et surtout pas les faits, ne pouvait rivaliser avec l'extraordinaire machine de Propagande d'un pays qui, déjà totalitaire avant la guerre, allait en ressortir encore plus stalinien que Staline lui-même, s'abandonnant au fil des années à une doctrine d'autosuffisance économique et militaire - la Juche - de plus en plus délirante puisque condamnant de facto les Nord-Coréens à devenir militaires ou à mourir de faim.
Si c'est l'armée de Mao qui a sauvé Kim Il-Sung du désastre, c'est la Propagande qui a permis à ce même Kim d'en émerger en triomphateur, un triomphateur dont des milliers de portraits et de statues allaient bientôt proclamer l'omniscience - pour ne pas dire la divinité d'un bout à l'autre du pays, avant de permettre à son fils, et finalement à son petit-fils, de le remplacer sur le trône, faisant ainsi des Kim la première, et probablement la dernière, dynastie communiste héréditaire...
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