lundi 16 avril 2012

3328 - cocu et pas content

... à n'en point douter, la Corée du Sud était également à ranger dans le camp des perdants.

Après son invasion par sa rivale du Nord, en juin 1950, elle avait en effet été ravagée par trois années d'une guerre impitoyable qui avait détruit la plus grande partie de ses infrastructures, tué plus d'un million de personnes, et condamné des dizaines de milliers de ses concitoyens à se voir déportés vers le Nord pour y servir de main d’œuvre forcée (1)

Et si l'armistice de juillet 1953 avait effectivement mis un terme aux affrontements, il n'avait pas pour autant apporté la paix ni, surtout, condamné son agresseur, la Corée du Nord, à lui verser indemnités et réparations.

Pire encore : bien qu'ayant finalement récupéré la plus grande partie de son territoire initial, la Corée du Sud avait néanmoins dû en abandonner quelques fragments, et en particulier Kaesong, à sa rivale du Nord, et aussi accepter le fait que sa propre capitale, Séoul, demeurerait en permanence sous la menace et à la portée des canons de Pyongyang.

Rien d'étonnant dès lors à ce que son chef, le très atrabilaire Syngman Rhee, ait refusé de contresigner l'armistice, ni cessé d'exiger, par la suite, une réunification du pays qu'il ne concevait il est vrai que sous sa tutelle exclusive, au grand dam de ses concitoyens qui allaient devoir encore attendre sept ans avant de parvenir à se débarrasser de lui...

(1) seul 1/10ème des quelques 80 000 Sud-Coréens déportés au Nord fut finalement autorisé à retourner au Sud après 1953, les autres n'eurent d'autre choix que de finir leurs jours en Corée du Nord

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