mercredi 16 novembre 2011

3176 - une sévère contrainte

... même habituée à la plus extrême frugalité, l'armée chinoise, comme toute armée en campagne, a besoin de recevoir régulièrement renforts, munitions et approvisionnements divers.

Comme ceux-ci ne peuvent provenir que de Chine, l'affaire se résume en somme, du point de vue occidental, à bombarder durant la journée toutes les routes, gares, voies ferrées, viaducs et ponts qui permettent à ces derniers de parvenir jusqu'au Front et, du point de vue Chinois,... à réparer durant la nuit ces mêmes routes, gares, voies ferrées, viaducs et ponts !

Les ponts sur le Yalu, qui marque la frontière entre la Corée et la Chine, revêtent à cet égard une importance mais aussi une difficulté particulière.

Depuis les débuts de la guerre aérienne, les ponts, objectifs longs mais fort étroits, ont toujours représenté un défi considérable pour les aviateurs chargés de les détruire : pour abattre ces ouvrages, la méthode la plus efficace - ou plus exactement la moins inefficace - est encore de les frapper longitudinalement, en profitant de leur grande longueur.

Mais pour des avions à réaction qui franchissent désormais plus 200 mètres en une seconde, bombarder dans l'axe les ponts sur le Yalu impliquerait nécessairement de se retrouver en Chine avant même de s'en rendre compte !

Et comme Truman ne veut à aucun prix offrir à Mao le prétexte d'une guerre, les aviateurs ont reçu la consigne de ne frapper que latéralement... et uniquement sur la moitié nord-coréenne des dits ponts (!), une consigne qui, on s'en doute, limite sévèrement l'efficacité des attaques et que les aviateurs, on s'en doute aussi, appliquent de mauvaise volonté et avec un respect parfois très relatif...

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