mardi 15 novembre 2011

3175 - excès de confiance

... plongé, comme tant d'autres, dans l'hébétude par les discours lénifiants de MacArthur, le général Keiser est en fait incapable de réaliser la véritable ampleur de l'offensive chinoise et la menace que celle-ci fait à présent peser sur les hommes de la 2ème Division d'Infanterie qui "combattaient les Chinois depuis quatre et pour certains cinq jours" mais dont "l'état de leurs renseignements militaires demeurait pathétique. Ils ne semblaient pas savoir d'où venaient les Chinois ni combien ils étaient" (1)

A Kunu-ri, La Division dispose bien de quelques petits avions d'observation... que personne ne se décide à utiliser tant, pour les renseignements comme pour la défense, chacun, à commencer par Keiser... et MacArthur, se fie aveuglément aux appareils de la Navy ou de l'USAF.

Sur les porte-avions américains et britanniques qui croisent au large, sur les terrains de Corée ou du Japon, on trouve certes plusieurs centaines de bombardiers et chasseurs bombardiers, mais ceux-ci ne peuvent être partout en même temps et surtout, à cette époque où l'équipement radar commence à peine à entrer dans l'adolescence et où la navigation par satellite reste à inventer, ne peuvent le plus souvent opérer que de jour... lorsque les Chinois se rendent eux-mêmes fort discrets, pour ne pas dire invisibles !

Encore l'efficacité des frappes diurnes est-elle sévèrement limitée par les conditions météorologiques exécrables qui, en cette période de l'année, empêchent souvent de voir le sol, restreignent le nombre et la durée des vols... ou interdisent carrément tout décollage !

Ceci sans même compter sur les considérations politiques qui briment encore un peu plus l'activité, et le moral, des aviateurs...

(1) ibid, page 423

Aucun commentaire: