jeudi 10 novembre 2011

3170 - pas assez d'hommes, pas assez de munitions, pas assez d'empathie

... à Stalingrad, dans les heures et les jours qui avaient suivi l'attaque soviétique, les soldats allemands de la VIème Armée n'avaient pas eu de mots assez durs pour qualifier le comportement de leurs alliés italiens et roumains, lesquels avaient précipitamment battu en retraite, les plaçant ainsi sous la menace, et bientôt la réalité, d'un encerclement catastrophique.

Totalement centrés sur eux-mêmes et leurs propres malheurs, ces soldats allemands qui depuis des semaines manquaient pourtant de tout - à commencer par les hommes, l'essence et les munitions - ces soldats allemands s'étaient avérés incapables de comprendre que, dans chacun de ces domaines, leurs alliés étaient encore plus mal lotis qu'eux-mêmes, et avaient donc eu au moins autant de raisons qu'eux de ployer puis de céder sous la mitraille soviétique.

A présent confrontés à une situation analogue, les soldats américains ne manifestent pas davantage d'empathie à l'égard de leurs alliés de la ROK qui, pensent-ils, ont autant failli à leur mission dans les montagnes désolées de Corée du Nord que les Italiens et les Roumains l'avaient fait huit ans auparavant dans les steppes enneigées de la Volga.

Au sein de l'US Army, et avant-même le début de l'offensive chinoise, chacun connaissait pourtant la triste situation des effectifs et le pitoyable état des approvisionnements : lorsqu'elles avaient traversé la Chongchon quelques jours auparavant, plusieurs avant-gardes de la 8ème Armée, par ailleurs squelettiques, par avaient ainsi dû abandonner la plus grande partie de leurs grenades et de leurs munitions derrière elles, les camions et les Jeeps qui devaient les transporter s'étant en effet avérés incapables de franchir la rivière...

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