vendredi 11 novembre 2011

3171 - le chateau de cartes de MacArthur

... bien sûr la nuit était noire, le terrain épouvantable, et la météo atroce, et bien sûr les Chinois avaient très intelligemment choisi et le lieu et le moment les plus favorables pour lancer leur attaque.

Pour autant, avec un peu plus de moyens à sa disposition, le général William Walker - le héros et le sauveur de Pusan - serait certainement parvenu à tenir le choc et à maintenir ses lignes.

Mais dans les montagnes désolées de Corée du Nord, en cette horrible nuit du 25 novembre 1950, même la puissante Amérique n'a pas assez d'hommes, pas assez de grenades, pas assez de balles,... et pas assez de fusées éclairantes pour empêcher les fantassins chinois de s'insinuer entre ses positions trop éparpillées, puis de les prendre d'assaut et de les emporter les unes après les autres.

Et dans ce maelström de fureur, d'éclairs et de détonations, où plus personne ne sait qui commande ni où se trouve l'ennemi, c'est bien vite la terreur et le chaos qui s'installent à mesure qu'individuellement ou par petits groupes, dans le froid et le l’obscurité, les combattants abandonnent leurs positions et redescendent les collines, cherchant le salut dans la fuite.

Hélas, le salut - si salut il y a - passe obligatoirement par l'escalade d'une nouvelle colline en tout point semblable à celle qu'ils viennent de fuir, et une nouvelle colline qui, trop souvent, est déjà hantée par les avant-gardes innombrables d'une armée chinoise à la fois partout et nulle part mais toujours aussi désireuse de faire s'écrouler les rêves de Gloire et le beau château de cartes du général MacArthur...

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