mercredi 12 octobre 2011

3141 - on n'est jamais trahi que par les siens

... Moscou, 10 octobre 1950

Trois jours après l'entrée des premières troupes américaines en Corée du Nord, Zhou Enlai, Ministre des Affaires étrangères chinois, est de retour à Moscou pour finaliser les détails de l'aide soviétique à l'intervention chinoise en Corée.

Car Mao a beau être un cynique, et se soucier comme d'une guigne de la future mort de dizaines voire centaines de milliers de ses soldats, il n'en est pas pour autant suicidaire au point de vouloir se lancer seul dans une guerre contre la première puissance mondiale.

Comme l'armée chinoise manque infiniment plus d'avions que de chair à canon, et comme l'Aviation est précisément la principale force de l'adversaire américain, le Grand Timonier a réclamé, et obtenu, du Petit Père des Peuples qu'il lui prête l'aviation soviétique en soutien.

Le problème, c'est que Staline ne veut pas - et n'a d'ailleurs jamais voulu - courir le risque de se retrouver lui-même en guerre contre les USA pour un si maigre butin que le butin coréen, ce pourquoi Zhou Enlai, mortifié, ne tarde pas à apprendre que l'Union Soviétique, reniant à la fois ses engagements et la fraternité du camp communiste, n'engagera pas son aviation en Corée,... ou plus exactement, qu'elle ne l'engagera que pour défendre les frontières chinoises menacées, c-à-d, essentiellement, et en pratique, un étroit corridor de part et d'autre du Yalu,

Un corridor que le monde entier va bientôt apprendre à connaître sous le nom de Mig Alley...

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