jusqu'au début des années 1920, le Japon avait eu les mains libres en Asie, et particulièrement en Corée où personne, et certainement pas les chancelleries occidentales, n'osait condamner sa politique coloniale.
Mais la montée en puissance des États-Unis dans cette partie du monde va progressivement changer la donne.
Devenue la deuxième marine du monde - et la première ex-æquo avec la Grande-Bretagne à partir de 1927 - la Navy ne cesse en effet de se renforcer dans le Pacifique où elle peut désormais, depuis l'ouverture du Canal de Panama, en 1914, très facilement faire passer ses cuirassés d'un océan à un autre, selon les besoins du moment.
Les Philippines, qui jusqu'à la Première Guerre mondiale n'étaient défendables qu'en vertu d'un gentlemen's agreement conclu avec le Japon en 1905, sont elles-mêmes devenues une importante place-forte militaire : en Baie de Manille, Cavite est à présent la principale base navale de la région, et se trouve elle-même défendue par de nombreux ouvrages fortifiés, à commencer par l'impressionnante citadelle de Corregidor, qui abrite une soixantaine de pièces de gros calibre.
A mesure qu'ils se dotent de nouveaux moyens, les Américains vont progressivement hausser le ton contre les Japonais qui, de leur côté, n'ont nullement renoncé à leurs ambitions impérialistes.
En 1934, ils vont même parachever leur conquête de la Mandchourie, en plaçant sur le trône de cet État-fantoche le dernier empereur de Chine, le très insignifiant Puyi, entièrement dévoué sinon à leur cause, du moins à leur service.
Trois ans plus tard, profitant de "l'incident du Pont Marco-Polo" - qu'ils ont eux-mêmes organisé - les soldats japonais bousculent les faibles défenses chinoises, s'emparent de Pékin, de Tientsin, de Shangaï, et finalement de Nankin, n'hésitant pas au passage à couler, le 12 décembre 1937, une petite canonnière américaine, le USS Panay, occupée à évacuer les civils occidentaux...
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