Même si elle ne s'est faite que sur le tard, l'intervention américaine dans la Première Guerre mondiale a eu pour effet de propulser les États-Unis au rang de puissance militaire mondiale.
C'est surtout vrai dans le domaine naval : dopée par un programme de réarmement massif voté avant-même le début du conflit, la Navy, quasiment symbolique lors de la guerre hispano-américaine de 1898 est devenue, vingt ans plus tard, la deuxième marine du monde.
A Washington, les partisans de la "Big Fleet" ne font d'ailleurs pas mystère de leur intention de ravir la première marche du podium à la Grande-Bretagne... ni de leur conviction de se retrouver prochainement en guerre contre le Japon qui, depuis 1905, est la puissance dominante en Asie et dans le Pacifique.
Reste que si l'économie américaine est bien plus florissante que celles de la Grande-Bretagne et du Japon, le contribuable américain, lui, n'a aucune envie de financer pareilles ambitions, ce pourquoi les diplomates ont jugé plus sage de réunir, en novembre 1921, une grande conférence internationale sur la limitation des armements navals, une conférence qui, en février 1922, va aboutir à un compromis propre à alimenter toutes les rancœurs.
Dans le domaine des cuirassés - les seuls navires qui comptent vraiment à cette époque où les porte-avions sont encore au berceau - la Grande- Bretagne pourra en conserver 22 dans l'immédiat et seulement 18 à dater de 1927; les USA, 18; mais la France, l'Italie... et le Japon, 10 seulement.
Chez les Nippons, cet accord, signé le 6 février 1922, est immédiatement perçu comme une insupportable humiliation : même si l'économie nationale ne permettrait pas d'en financer davantage, et même si Anglais et Américains vont quant à eux devoir partager leurs navires entre plusieurs mers et océans, cela revient, de facto, à proclamer - et à maintenir - le Japon comme une puissance de second rang.
C'est le début de la grande rupture...
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