… à l'Ouest, du Débarquement de Normandie à la Retraite de Falaise, soit en un peu plus de deux mois, la Wehrmacht a perdu près de 300 000 hommes, tués, blessés ou faits prisonniers.
Elle a également perdu des milliers de tanks, camions et véhicules divers et pourtant, en cette seconde moitié de septembre 1944, elle est à nouveau prête au combat !
Si on a souvent parlé d’un "Miracle de septembre", ce spectaculaire redressement ne doit rien au hasard ou à une quelconque intervention divine, mais bien à la volonté inflexible d’Hitler, au professionnalisme des soldats et officiers allemands,… ainsi qu'aux difficultés et aux erreurs des Alliés.
Sur la volonté d’Hitler ne pas s’avouer vaincu et de lutter jusqu’au dernier homme et la dernière cartouche sans jamais céder un seul pouce de terrain, sur cette volonté de dément prêt à sacrifier son peuple tout entier sur l’autel d’une "victoire finale" à laquelle plus personne ne croit, sur cette volonté, donc, il n’y a pas grand-chose à dire qui n’ait pas déjà été répété mille fois, y compris dans ces colonnes.
Côté Allié, les multiples rivalités entre Montgomery et Patton (et plus généralement entre les Britanniques et les Américains), les problèmes de ravitaillement, l’ego, l’amateurisme, l’aveuglement, ou encore la constante sous-estimation du véritable potentiel ennemi (doublée d’une tout aussi constante surestimation des pertes qu’on lui aurait infligées), ont également joué un grand rôle encore que, s’il fallait vraiment chercher une cause première, c’est à Falaise qu’on la trouverait lorsque, fin août, les deux-tiers des 150 000 soldats allemands qui s’y trouvaient piégés ont réussi à se glisser entre les mailles d’un filet que Montgomery a mis bien trop longtemps à refermer.
Reste néanmoins le haut degré de professionnalisme du fantassin allemand, lequel - que cela plaise ou non - est bel et bien le meilleur soldat de la guerre et peut le plus souvent compter, de Manstein à Rundstedt en passant par Model, Kesselring ou Guderian, sur des généraux extrêmement compétents, sur des généraux qui, pour la plupart, n’ont pourtant aucune sympathie pour le régime hitlérien mais qui lui restent (et lui resteront) fidèles, même lorsque le dit régime passe son temps à les vilipender ou à les limoger.
Parlez en donc à Walter Model et Gerd von Rundstedt...
2 commentaires:
Quelques réserves sur le fait que les généraux aurait été très défavorables à Hitler.
Peut-être le sont-ils, en effet, devenus avec le temps, mais jusqu'au premières défaits, Hitler est, sinon adulé, du moins apprécié par ses généraux, même ceux qui iront jusqu'au complot en juillet 1944.
Ce sont les défaites qui détournent les généraux d'Hitler. Les guerres d'agression et les violations de la neutralité ne causeront aucun émoi chez les généraux lorsque la victoire suit (1939-1942 notamment).
Je n'ai pas non plus écrit qu'ils étaient "très défavorables", mais bien qu'ils n'avaient, pour la plupart, "aucune sympathie", ce qui n'est pas la même chose.
Ceci dit, je vous concède volontiers que leur manque de sympathie à son égard n'a fait que croître au fur et à mesure des défaites...
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