… la reconquête des Philippines fut une affaire exclusivement américaine, pour ne pas dire l’affaire de MacArthur qui, par volonté de n’y voir flotter aucun autre drapeau que la bannière étoilée, avait refusé aux Australiens le droit d’y participer.
Totalement dépendants de Washington sur le plan de l’armement comme de la logistique, ces derniers n’avaient eu d’autre choix que de s’incliner devant l’ukase poli mais néanmoins ferme de leur allié américain qui, comme pour se faire pardonner, allait finalement leur offrir un lot de consolation, en leur permettant de s’emparer de Bornéo.
Au printemps 1945, donc, Bornéo abrite encore quelque 14 000 soldats japonais, et surtout tout le pétrole dont le Japon a besoin, ce qui, en principe, devrait en faire un objectif militaire majeur.
Mais, comme nous l’avons vu, la reconquête des Philippines a définitivement coupé Bornéo de l’archipel nippon, en sorte que les troupes qui y demeurent ne constituent plus une menace pour personne, tandis que le pétrole, faute de débouchés, n’a d’autre choix que de s’accumuler inutilement dans les citernes.
L’intérêt de cette aventure est donc extrêmement limité, pour ne pas dire purement politique, ce qui n’empêche pas les soldats australiens de débarquer vaillamment à Bornéo, ou plus exactement sur l'île pétrolière de Tarakan, au Nord-Est, le 1er mai 1945.
S'ensuivent des semaines de combats qui, comme aux Philippines, sont surtout des combats d'arrière-garde tant l'issue est jouée d'avance. Le 1er juin, l'Australie double le score, en débarquant à Brunei, et finalement à Balikpapan, le 7 juillet, dans ce qui va constituer sa dernière offensive de la guerre.
Comme aux Philippines, il faudra néanmoins attendre la Capitulation japonaise pour que se terminent les derniers combats qui, pour n'avoir pas coûté grand-chose en termes de vies australiennes - quelques centaines de morts - n'étaient probablement pas nécessaires et auraient sans doute pu être évitées...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire