... aussi incroyable cela puisse-t-il sembler, Kurita, de son côté, ne manifeste pourtant aucun empressement à bombarder Leyte !
Alors que tout le plan Sho-Go-1 repose sur l'idée de détruire la flotte américaine de débarquement, et d'écraser les soldats américains sur les plages, l'amiral japonais, raisonnant en samouraï actuellement opposé à des navires de guerre - fussent-ils fort modestes – estime au contraire bien plus important de combattre ceux-ci que de gaspiller ses obus à couler de simples cargos et navires de débarquement !
De toute manière, il est bientôt trop tard : la résistance inattendue de ces coquilles en fer-blanc, et celle, tout aussi surprenante, d’avions – comme les chasseurs Grumman "Wildcat", depuis longtemps périmés – finissent par le convaincre de l'impérieuse nécessité de battre en retraite avant de se retrouver avec toute la Troisième Flotte sur les bras.
Peu avant 10h00, les navires japonais commencent donc à se retirer, tout penauds, vers ce Détroit de San-Bernardino dont ils avaient débouché, remplis d’espoir, à peine quelques heures auparavant !
Le bilan est lourd et, contre toute attente, finalement en faveur de la bannière étoilée : dans cette bataille, dite de l’Ile Samar, les Japonais auront finalement perdu trois croiseurs lourds, et vu trois autres lourdement endommagés alors que les Américains, de leur côté, même s'ils accusent des dégâts à la plupart de leurs bâtiments, n’ont en fait perdu qu’un porte-avions d’escorte – le Gambier Bay – et trois destroyers – dont l'héroïque Johnston.
Surtout, le Japon vient de laisser passer sa dernière chance de renverser le cours des événements aux Philippines alors que les Américains, eux, viennent d’échapper au désastre.
L'affaire, pourtant, n'est pas encore terminée...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire