… avec 10 nœuds de plus, croiseurs et cuirassés nippons n’auraient aucun mal à détruire les petits porte-avions d’escorte les uns après les autres.
Seulement voilà : il y a les appareils de ces derniers, qui ne cessent de les attaquer à la torpille, à la bombe et la mitrailleuse et qui, même après avoir épuisé leurs munitions, continuent de mener des simulacres d’attaques, lesquelles forcent à chaque fois les barreurs japonais à abattre violemment à bâbord ou à tribord, multipliant ainsi les ronds dans l'eau et augmentant dangereusement la consommation de mazout.
Et il y aussi le comportement proprement suicidaire des destroyers américains, résolus à se sacrifier pour sauver les bébés porte-avions dont ils assuraient la garde, et qui, après avoir épuisé leurs torpilles, continuent eux de lutter au canon même si, bien souvent, c'est pour mieux voir leurs obus ricocher contre les blindages japonais.
Il y a enfin les erreurs des Japonais eux-mêmes qui, convaincus d'affronter des navires bien plus gros qu'ils ne le sont en réalité, s'obstinent à utiliser des obus perforants, lesquels, lorsqu'ils touchent ces fragiles coquilles de fer-blanc, les traversent de part en part sans même exposer !
Pour les Américains, la situation n’en est pas moins désespérée : "mais où donc est passée la Troisième Flotte ?" "où sont les cuirassés de la Task Force 34 ?" , entend-on sur tous les navires,... et bientôt au quartier général de Nimitz, à Pearl Harbour.
A 08h00, l’Amiral Kinkaid, qui depuis une heure multiplie les SOS, envoie même un message en clair : "Situation critique, seuls des cuirassés et un support aérien seraient en mesure d’empêcher l’ennemi de détruire les CVE [porte-avions d’escorte] et d’entrer à Leyte".
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