… plus que le "nombre d’avions fabriqués", le nombre d’heures ouvrées dans l’industrie aéronautique ou, mieux encore, le tonnage total des avions construits, constituent de meilleurs indicateurs de la véritable puissance industrielle d’un pays.En considérant le dernier critère, on se rend notamment compte – mais n’anticipons pas – que les quelque 3 000 quadrimoteurs B-29 (34 tonnes) assemblés par Boeing de 1944 à 1945 pèsent davantage dans la balance que les 33 000 Me-109 (2.5 tonnes) fabriqués par Messerschmitt de 1937 à 1945 !
Cependant, construire des avions (mais aussi des navires, des tanks ou des canons) ne constitue pas une fin en soi : encore faut-il que ces derniers soient fiables et efficaces, qu’ils parviennent réellement aux unités qui en ont besoin sur le Front et – last but not least - que celles-ci aient effectivement la possibilité de les employer au combat.
Au delà des chiffres bruts, il importe donc de conserver également ces impératifs à l'esprit si l'on veut comparer les performances industrielles de chaque belligérant.Au milieu des années 1930, l'Allemagme nazie, le Japon, l'Italie, mais aussi l'URSS, avaient privilégié la création d'une Aviation tactique dont la principale - sinon l'unique - fonction était d'appuyer l'action de l'Infanterie.
Il en avait résulté deux grandes catégories d'appareils de combat. La première se composait de bombardiers moyens bi- (et parfois tri-) moteur, tels les Heinkel 111, Junkers 88, Mitsubishi G4M et autres Savoia-Marchetti SM-79. Faciles à construire et à mettre en oeuvre, économiques à l'achat et à l'usage, ces appareils de cinq à huit tonnes étaient généralement capables d'emporter une charge militaire de deux à trois tonnes, sur une distance qui excédait rarement 2 000 kms.
Pour les protéger durant leur parcours, et affronter les bombardiers adverses, la deuxième catégorie était composée de chasseurs relativement légers (deux à trois tonnes) et généralement monomoteur, tels les Mitsubishi "Zero", Messerschmitt 109 ou Mig-1, lesquels se trouvaient parfois épaulés par des chasseurs lourds bimoteur, dont le représentant le plus emblématique, mais hélas pas le plus efficace, était le "Zerstörer" Messerschmitt 110 de cinq tonnes, apparu en 1937.
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