vendredi 26 février 2010

2546 - actions et réactions

… l’issue de la guerre aurait-elle vraiment pu être différente ?

Toute action engendrant nécessairement une réaction, d'autres décisions politiques au sein des pays de l’Axe, ou encore l’entrée en service plus précoce de nouveaux types d’armements, tout cela aurait obligatoirement entraîné, dans le camp allié, d'autres ripostes politiques, ou précipité l’arrivée d’armements équivalents, en sorte que l’on en serait sans doute revenu au même point,... c.-à-d. au même et implacable constat de déséquilibre arithmétique qui, comme nous allons le voir, ne pouvait que précipiter à plus ou moins brève échéance la chute de Berlin, Rome et Tokyo.

C’est particulièrement vrai dans le domaine technologique, où tous ceux qui regrettent l'apparition "trop tardive" de tel ou tel tank ou avion allemand "révolutionnaire" (comme le Horten IX) raisonnent toujours dans l'absolu et font semblant d’ignorer qu’au même moment, alliés occidentaux et soviétiques alignaient des tanks et des avions sans doute moins performants mais quant à eux disponibles en quantités industrielles, tout en disposant, dans leurs centres d’essais, d'armes souvent bien plus prometteuses que celles qu’Allemands et Japonais produisaient à grand-peine et quasiment au compte-gouttes.

A supposer donc que les responsables de la Luftwaffe aient cru plus tôt au véritable potentiel de l’avion à réaction, et soient parvenus à lancer la fabrication en série du Messerschmitt 262 en 1943 plutôt qu’en 1944, il y a fort à parier que Britanniques et Américains auraient, de leur côté, précipité la venue du de Havilland Vampire ou du Lockheed P80, l’un et l’autre plus fiables, plus faciles à piloter et globalement plus modernes que le chasseur allemand.

Lorsqu’on sait d’autre part que cet avion, malgré ses qualités, était si peu au point qu’aucune des puissances victorieuses ne chercha, après-guerre, à en reprendre la fabrication en l’état, quel crédit peut-on prêter aux uchronies qui en font l’arme "miracle" et la condition d’une victoire du Reich sur ses adversaires ?

N’y aurait-il pas plutôt des évidences mathématiques fort simples, qui rendent vaines toute tentative d’uchronie, et condamnaient dès lors l’Allemagne, l’Italie et le Japon à une défaite certaine ?

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